jeudi 3 septembre 2015

Le couple uni fonde la famille

« Depuis que Lucas est né l’an dernier, nous sommes sûrs de notre amour en famille. Aussi avons-nous décidé de nous marier »
Entendus fréquemment de la bouche des héros de la journée en introduction des cérémonies de mariage
– religieux ou civils–ces mots, très attendrissants, sont cependant révélateurs d’une profonde méconnaissance des réalités humaines et spirituelles du mariage.

La famille commence par le couple

Pourquoi ? Parce l’unité est la source de notre fécondité. Cette fécondité se traduit naturellement par l’accueil de l’enfant, mais bien au-delà elle prend des formes multiples : fécondité personnelle, intellectuelle, sociale, spirituelle…
Cela nous conduit à affirmer que ce n’est pas d’être bons parents qui fait de nous un bon couple, mais d’être un couple uni qui fait de nous des « bons » parents.
Certes, « lorsque l’enfant parait le cercle de famille applaudit à grands cris… », nous dit Victor Hugo, traduisant ainsi la joie réelle, humaine et légitime d’une naissance qui vient donner un sujet d’amour supplémentaire aux époux. Le risque serait de considérer l’enfant comme l’unique objet de l’amour. La singularité de l’amour conjugal est justement d’inviter au don intégral de sa personne à l’autre – corps, cœur et âme – dans un élan de générosité, de confiance et d’espérance réciproque.
Mais unité ne signifie pas uniformité.
Les couples, en se mariant, aspirent en réalité à la communion des différences. Ils y aspirent parce que cette communion vient justement transcender ces différences. Elle est aussi la clé d’une dynamique d’approfondissement, d’épanouissement et de dépassement permanents dans la vie et l’évolution du couple, de soi et de l’autre.
Ils y aspirent parce que c’est le point d’appui de l’action de chacun des époux l’un pour l’autre, pour leur famille, et plus généralement pour la société et le monde.

Et l’amour dans tout cela ?

En réalité cette dynamique de communion est déjà une dynamique d’amour - chacun grandit avec et par l’autre.
« Aimer n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble dans la même direction » St Exupéry.
Parmi les différentes facettes de la vie familiale, il y a notamment celle de l’éducation. En conséquence, notre fécondité dans l’éducation doit donc moins résulter de la complémentarité homme-femme, que de l’union de l’homme et de la femme.
De même, notre fécondité dans nos engagements, nos activités... ne résulte pas d’abord d’une harmonie ou d’un plaisir qui leur seraient favorables mais de cette unité du couple.
L’enjeu est majeur. Car cette fécondité, en étant fondée sur l’union, est telle qu’elle a un extraordinaire pouvoir de conviction : « Que tous soient un (...) pour que le monde croie que tu m'as envoyé ». Jn 17 20-2. Tel est aussi le plan de Dieu. Et le premier lieu de la réalisation de ce plan, c’est le couple. Le Synode prochain ne s’y trompe d’ailleurs pas en en faisant son enjeu principal.
La conversion du monde... et donc d’abord de nos enfants, passe par la conviction et réalisation de l’unité du couple.

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